DÉFINITION DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE
La politique monétaire consiste à fournir les liquidités dont l'économie
a besoin. Simple en apparence, cet objectif est en réalité difficile à
atteindre dans la mesure où aucun instrument n'a d'influence directe sur l'offre
de monnaie des banques. Pour atteindre cet objectif général, les autorités
monétaires disposent de quatre objectifs intermédiaires :
1-La croissance de la masse
monétaire:
• Depuis 1977, les
autorités monétaires fixent des objectifs de croissance monétaire pour l'indicateur
M3, compte tenu des perspectives prévisibles d'évolution de la vitesse de
circulation de M3. Elles surveillent aussi l'évolution de l'endettement
intérieur total.
• Les réserves
obligatoires sont le solde créditeur minimum que les banques sont tenues de
conserver dans leurs comptes ouverts auprès de la Banque centrale. La Banque centrale peut
augmenter ou diminuer le coefficient de réserves obligatoires. En cas d'augmentation,
les banques doivent trouver des liquidités pour les déposer sur ce compte le
plus souvent non rémunéré ; cela entraîne une double conséquence :
• La liquidité bancaire augmente sans pouvoir être utilisée pour des
opérations de prêts: la valeur du multiplicateur de crédit est diminuée
• Les liquidités ainsi stérilisées ont un coût qui renchérit le coût
général du crédit.
•Dans les années d'inflation
et jusqu'en 1987, les autorités monétaires utilisaient les normes d'encadrement
du crédit qui fixent, pour chaque banque, le taux de croissance des encours de
crédit autorisé.
2-Le niveau des taux d'intérêt
nominaux:
Il est fixé par la
Banque centrale lors de ses interventions sur le marché monétaire,
il est normalement répercuté par les banques. On en attend les conséquences
suivantes:
-Un effet de coût du capital : la décision d'investir passe par la comparaison entre
l'efficacité attendue de l'investissement ou productivité marginale du capital
et le taux d'intérêt. Quand le taux d'intérêt augmente, le coût du capital
augmente de sorte que des investissements seront reportés ou annulés.
• Un effet de richesse : quand le prix des obligations augmente, le taux
• Un effet de richesse : quand le prix des obligations augmente, le taux
d'intérêt fixe
rapporté à la valeur croissante de l'actif diminue en valeur relative ; par
ailleurs, la valeur élevée du titre incite à la vente et à la dépense.
•
Un effet de liquidité : la politique de taux
d'intérêt élevés peut être accentuée par un encadrement du crédit, c'est-à-dire par un rationnement
direct des liquidités monétaires.
La politique sélective de crédit : -3
Elle consiste à accorder des crédits à des taux d'intérêt bonifiés pour favoriser certaines activités économiques : le crédit aux agriculteurs, aux PME, au logement des ménages
2-Le niveau du taux de change:
Ici cité pour mémoire car il n'entre pas dans les instruments de la politique monétaire interne.
On fera toutefois remarquer, avec R. MUNDELL, qu'un même instrument ne peut servir deux objectifs de façon simultanée.